Tourisme de masse: trafic aérien

Publié le par andre-girod.over-blog.com

 

Chapitre 12

Trafic aérien

 

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Rien de cet extraordinaire chamboulement n’aurait pu se faire sans le trafic aérien : l’avion a tout bouleversé car il a permis, pour la première fois dans l’histoire du transport, le déplacement rapide, efficace et constant de masse de gens. Soit d’abord pour des guerres, pour des sauvetages et surtout pour l’économie des loisirs. Les chiffres sont  explosifs car la courbe depuis les années soixante se dresse sur les graphismes comme un mur de béton.

Les statistiques affolent : elles pullulent sur Internet et elles donnent le tournis. Pourtant elles ne trompent pas, qu’elles viennent des sites IATA, RITA, DGAC. Elles vont toutes, joyeuses, dans la même direction : plus, toujours plus de passagers et rien n’indique que ce mouvement va ralentir.

 

Nous avons vu par des exemples précédents comment des îles romantiques peuvent se transformer en camps concentrationnaires pour touristes  avachis, rougeauds, incultes dont le seul mot d’ordre est « sun, sand,  sex »  et qui pendant huit ou quinze jours vont tenter d’oublier les misères de leurs conditions.

 

Toutefois pour montrer la puissance de la vague d’assaut qui se rue sur les plages, il faut donner quelques chiffres. Les codes soumis pourront sembler barbares, un langage technique venant d’une galaxie lointaine mais ils sont nécessaires.

 

Le premier est épouvantable car il atteint des sommets quasiment inintelligibles pour le commun des mortels. D’après IATA ( International Air Transport Association), l’organisme qui contrôle tout le monde de l’aviation civile, son tableau : « International Scheduled Passenger Traffic » parle des RPKs . Simple à expliquer : le RPK ( Revenue Passenger Kilometre)  est le nombre de kilomètres parcourus par chaque passager en une année, en un mot, le total des kilomètres accumulés par tous les voyageurs qui prennent l’avion dans un mois ou une  année donnée.

 

Voyons le RPK pour le mois de mai  2001, seulement : 120 milliards. En ce beau mois de mai 2001, 120 milliards de kilomètres ont été franchis par tous nos jolis avions dans le monde. Mais l’IATA ne dit pas combien de tonnes de CO2 ont été rejetés dans l’atmosphère pour transporter tous ces bobos à leurs lieux de destinations. En mai 2009, ce fut 225 milliards franchis ! Presque le double en dix ans ! Et le CO2 ? Complètement sous silence !

 

Et encore tous les sièges disponibles n’étaient pas occupés.  Toujours d’après l’IATA, seulement 75% des sièges à vendre avaient été réservés, d’où une perte sèche de 25% des capacités de transport.

 

Autre renseignement intéressant : la progression du RPK a été, entre mai 2003 et mai 2004, de +19% en Europe, de +32% en Amérique du Nord et de …. +107% en Asie ! Et la Chine n’était pas encore en pleine expansion !

 

On apprend aussi que la concurrence est à couteaux tirés entre les compagnies aériennes et que c’est une guerre au finish. Une compagnie qui meurt ( Eastern, Panam , TWA) c’est autant de parts de marché pour les autres. Le sang coule et le CO2 s’échappe. La plus grosse compagnie aérienne au monde, on s’en doutait, est américaine : Southwest Airline  qui inscrit en 2009, 101 921 millions de RPK. Air France n’est même pas sur la liste des dix plus prolifiques. Seule China Airline réussit  à s’introduire chez les mastodontes avec 54 154  millions de RPK !

 

Attendons avec sérénité les statistiques de 2020 !

 

Mais quel parcours depuis le premier vol de Clément Ader, le 20 juin 1891, il y a à peine un siècle. Puis les frères Wright accomplissent le premier circuit fermé en septembre 1903. La progression est lente et très dangereuse. Les morts s’accumulent et ces hardis pionniers savaient tous les risques qu’ils prenaient pour faire avancer la technologie.

 

Ce qui devait arriver, se passa le 14 mai 1908 : Wilbur Wright transporta le premier passager. Farman renouvela l’exploit quinze jours plus tard. Le RPK de l’année 1908 fut de 4. Cent ans plus tard, 770 millions de passagers prenaient l’avion !

 

Le premier vol commercial eut lieu en mars 1920 entre Paris et Londres dans un Farman F60 qui accommodait 12 passagers et 2 membres d’équipage. Les moyens techniques et multiples améliorations transforment l’avion de canard boiteux en magnifique hirondelle. Le 28 avril 1948, premier vol commercial entre Paris et New York, sans escale par un Constellation d’Air France.

 

Tout s’accélère : 1969 : premier jumbo jet, le Boeing 747.

 

Plus rien n’empêchera l’aviation civile de devenir le premier transporteur au monde avec toutes les conséquences que nous devinons.

 

 

 

 

 

 

 

 


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