Exemple des Iles Baléares

Publié le par andre-girod.over-blog.com

Chapitre 3

Exemple des Iles Baléares

 

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Les Iles Baléares sont de magnifiques joyaux au cœur de la Méditerranée. Elles se composent de trois îles principales : Majorque, Minorque et Ibiza.

 

A la fin de la seconde guerre mondiale, ces iles étaient inconnues du grand public mais avaient servi d’écrin amoureux à Chopin et à Georges Sand qui vinrent couler des jours orageux à Valldemosa dans l’ile de Majorque.

 

Un bref résumé de l’ambiance de l’époque nous montrera  ce qu’était cette île le 18 octobre 1838, lorsque George Sand et ses deux enfants, Solange et Maurice, débarquèrent dans le port de Palma. Ils s’installèrent dans une villa qu’ils avaient louée à un dénommé Gomez : le «  Son’vent ». Chopin, quant à lui, occupait la cellule n°4 de la Chartreuse de Valldemosa.

 

Chopin y composa 24 préludes dont le fameux Prélude op. 28 n°15 en ré bémol dit «  La goutte d’eau ». Et Sand, une partie de l’ « Histoire de ma vie » (1855).

 

Majorque, au milieu du 19e siècle, était encore inconnue et présentait un aspect un peu idyllique à nos deux tourtereaux. George Sand écrit dans «  un hiver à Majorque » 1842 :

«  On ne saurait faire dix pas dans cette île enchantée sans s’arrêter à chaque angle du chemin, tantôt devant une citerne arabe ombragée de palmiers, tantôt devant une croix de pierre, délicat ouvrage du XVe siècle et tantôt à la lisière d’un bois d’oliviers. »

 

Chopin est tout aussi enthousiaste. Dans une lettre qu’il envoie à un ami de Paris, Julien Fontana, Frédérique Chopin s’emballe :

«  Je me trouve à Palma, sous des palmes, des cèdres, des aloès, des orangers, des citronniers, des figuiers et des grenadiers. Le ciel est en turquoise, la mer en lapis-lazuli, les montagnes en émeraudes. L’air est tout juste comme au ciel. Tout le monde s’habille comme en été et la nuit on entend partout des chants et des guitares. »

Il poursuit :

«  Je vais probablement habiter un cloître merveilleux dans le plus beau site du monde : j’aurai la mer, les montagnes, des palmiers, un vieux cimetière, une église de croisés, les ruines d’une mosquée, des oliviers millénaires. Ah ! Ma vie, je vis davantage… Je me sens meilleur ! »

 

L’un et l’autre auraient pu ajouter tout aussi lyriquement :

«  La plage est déserte, de la hauteur, la vue ne voit que verdure qui, de temps en temps, est percée d’un toit rouge. Les chemins sont solitaires comme la devise de la Chartreuse : «  Beata solitudo, sola beatitudo ».

 

Ah ! Que ne pouvons-nous pas retourner à cette époque !

 

Surtout que, dans l’introduction (pp.11-12) de leur livre : « George Sand et Chopin à Majorque » ( 2001), les auteurs, Bernadette Cholevon et Christian Abadie n’hésitent pas à rameuter les touristes :

«  Nous voudrions qu’après avoir fermé ce livre, de nombreux lecteurs souhaitent se rendre à Majorque en ces lieux où la nature est encore à l’état sauvage. Nous souhaiterions enfin qu’ils puissent, en parcourant longuement l’île, l’un des joyaux de la Méditerranée, l’aimer comme nous l’aimons nous-mêmes. »

 

L’invitation est honorable mais les résultats catastrophiques si les lecteurs suivent leur conseil. Imaginons un million de lecteurs qui, avec leur famille, débarquent à Palma dont les plages sont déjà saturées. Et le pauvre Chopin pourrait écrire : « La nuit, j’entends les pétarades des pétrolettes, les sons aigus et crispants des sonos et comme une houle menaçante de baigneurs qui crient en se jetant dans leur mètre carré d’eau ! »

 

Merci les auteurs de jouer les Nicolas Hulot qui invite les tours opérateurs à ravager les rivages vierges et saccager les forêts de cèdres et d’oliviers. Voilà les vrais pollueurs !

 

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